Publié dans Politique

Délestage - Enfin, un fusible saute

Publié le samedi, 27 septembre 2025

Les deux derniers jours ont été marqués par des manifestations inédites dans la capitale malgache. Des milliers de citoyens sont descendus dans les rues pour exprimer leur colère face aux pénuries d’électricité et d’eau qui paralysent quotidiennement la vie des habitants et freinent l’activité économique. Si la colère populaire était compréhensible, certaines actions ont dégénéré en pillages et destructions de biens privés qui se sont poursuivies jusqu’à hier.

Face à cette situation, le président de la République a pris la décision forte de limoger le ministre de l’Énergie. Selon lui, ce dernier n’a pas rempli ses fonctions et n’a pas su accélérer la mise en service des installations énergétiques promises depuis plusieurs années. Le groupe électrogène de 105 MW arrivé à Toamasina il y a deux ans et le parc solaire de 50 MW sont restés inutilisés bien plus longtemps que prévu. L’exécutif annonce désormais que leur installation est imminente, et que des solutions concrètes seront mises en œuvre rapidement pour rétablir l’électricité et l’eau dans tout le pays.

« La responsabilité confiée à un responsable exige des comptes », a déclaré le président, expliquant que la décision de limogeage est le résultat de plusieurs manquements qui ont prolongé les difficultés de la population. Le chef de l’État a ajouté qu’il travaillait sans relâche, de jour comme de nuit, à trouver des solutions durables et rapides, tout en suivant de près la situation sur le terrain.

Au-delà des problèmes d’approvisionnement, le président a dénoncé une instrumentalisation politique des manifestations. « Certains ont profité de la situation pour recruter des groupes afin de semer le chaos », a-t-il expliqué. Selon lui, ces manœuvres visaient à déstabiliser le pays, certains politiciens ayant appelé ouvertement au désordre et diffusé des plans de déstabilisation sur les réseaux sociaux. « Il est maintenant clair que ces événements ne concernaient pas uniquement les problèmes d’eau et d’électricité », a-t-il insisté, parlant même d’une tentative de coup d’État.

Le président a appelé au calme et à la solidarité. Il a exprimé sa compassion pour les familles touchées, ses encouragements aux blessés, et a réaffirmé sa volonté de dialoguer avec les jeunes pour trouver des solutions. « Nous devons nous soutenir plutôt que nous déchirer », a-t-il insisté. Une émission spéciale sera organisée dans les prochains jours pour détailler les mesures concrètes et les délais de mise en œuvre des solutions face au délestage et aux coupures d’eau.

Les forces de l’ordre, saluées pour leur travail, doivent rester mobilisées pour protéger les citoyens et les biens. Le président a lancé un appel solennel à la vigilance et à la responsabilité de chacun, soulignant que la colère ne justifie en aucun cas les pillages et actes de vandalisme.

 

Fil infos

  • Elections consulaires des Français de l’Etranger - La liste Français du Monde revendique une meilleure prise en charge sociale
  • Refondation - « L’espoir d’un véritable renouveau démocratique s’amenuise », dixit la société civile
  • Direction Générale de l’ARAI - Un homme de l’intérieur prend les rênes
  • Premières pluies - Les infrastructures déjà mises à très rude épreuve
  • Actu-brèves
  • HCC - Trois anciennes ministres réintègrent l’Assemblée nationale
  • Concertation nationale - LES RECOMMANDATIONS D’UN CITOYEN D’AMBATONDRAZAKA
  • Détention de Rinah Rakotomanga - Son avocate dénonce des dessous politiques
  • Actu-brèves
  • Loi de finances - Nouveau huis clos des députés
Pub droite 1

Editorial

  • Désagrément séculaire
    Antananarivo, la ville basse, vit tous les ans les difficultés humainement gênantes dues aux caprices des eaux en période de pluie. En 1610, quand le Roi Andrianjaka, le demi-frère d’Andriatompokoindrindra, se décida de déménager le chef-lieu de son royaume d’Ambohimanga, à Analamanga, il ne comptait pas, à jamais d’ailleurs, s’installer sur la vaste plaine de Betsimitatatra mais il choisit le site d’une colline hautement perchée surplombant ladite plaine. Un choix délibéré et assumé ! Notons qu’Analamanga n’était pas un lieu inhabité. A son arrivée, des occupants s’y installaient déjà : les Vazimba. Ces derniers y vivaient paisiblement. Au moment où les guerriers – éclaireurs envoyés par le souverain d’Ambohimanga frappèrent à la porte, les Vazimba, premiers occupants de la Colline bleue n’ont pas déployé de la résistance. Ils obtinrent en revanche l’assurance de pouvoir se déménager à Antehiroka.

A bout portant

AutoDiff